The Houses, l’architecture réinventée au cœur de l’Algarve

2 juil.

Le temps d'un long week-end de juin, on embarque direction l'Algarve. Plus précisément le petit village d'Olhão. À deux pas du marché aux poissons, l’adresse prend des allures typiquement olhannaises : une bâtisse blanche, rythmée de volets roses et de bougainvilliers, se fond dans un style méditerranéen, dans une des ruelles pavées. Une fois passé la porte d’entrée, la fraîcheur de la maison colorée vient contraster avec la chaleur environnante.

Nichée dans les ruelles tranquilles d’un petit village baigné de soleil, Casinha Bloom attire d’emblée le regard. À l'intérieur, des tons pastel tout en douceur, relevés par des touches de roses et d’ocre qui viennent animer l’ensemble avec justesse. On est tout de suite saisi par ce charme simple et authentique, celui d’une Méditerranée intime, loin des clichés et de la foule.

Derrière la porte, deux étages de quiétude et une terrasse sur le toit. La maison semble avoir été pensée comme une parenthèse : un endroit pour ralentir, pour respirer, pour se reconnecter à l’essentiel. Tout ici invite à la détente — du jeu subtil de la lumière sur les murs à la chaux, jusqu’aux détails artisanaux qui racontent l’histoire des lieux. Les couleurs douces, presque poudrées, enveloppent l’espace d’une atmosphère apaisante.

Au petit matin, le toit terrasse devient propice à un petit déjeuner face à une ville qui s'éveille déjà tôt. Avant de grimper dans un des bateaux pour rejoindre une des îles voisines et profiter de la plage, on prend le temps de profiter pleinement de Casinha Bloom.

Nous avons arpenté les environs. Une virée sur l'île de Culatra, notre préférée. Accessible uniquement en bateau, ce petit bout de terre posé sur la lagune de Ria Formosa semble suspendu dans le temps, entre ciel immense et sable doré. Un secret bien gardé, loin du tumulte touristique. Ici, pas de voitures, pas de routes asphaltées. On se déplace à pied, sur des passerelles de bois ou des sentiers sablonneux qui serpentent entre les maisons basses et colorées.

Le rythme est lent, dicté par les marées. Le village, habité toute l’année, est un bastion de traditions maritimes. Les filets sèchent au soleil, les barques tanguent doucement dans le port, et les habitants vous saluent en toute simplicité. Après avoir dépassé le petit centre-ville, attrapé une glace sur notre chemin, on file sur la rive voisine au milieu des dunes de sable préservées. Les plages s’étendent à perte de vue. C’est l’un de ces rares endroits où l’on peut encore marcher des heures sans croiser personne, les pieds dans le sable. Avant de reprendre le bateau, on sirote une Sagrès au port au milieu des locaux, des bougainvilliers et des yuccas géants, en observant les enfants jouer sur la place de l'église. Loin des enseignes, des voitures et du bruit, on redécouvre le plaisir des choses simples et essentielles, le tout à moins de 20 minutes de bateau du continent.

De retour en ville, on s'attable à Ria Formosa. Dans la petite ville d'Olhão, pas d'adresses branchés, que de la cuisine locale et ça aussi ça nous avait manqué de trouver une ville authentique. Un choix de cataplana, la spécialité locale, d'une page entière. On a opté pour celles aux fruits de mer. Impossible à terminer au vu des portions mais parfait après une journée de plage.

Retour à Casinha Bloom. Nous avons rendez-vous demain pour mieux comprendre le concept qui se cache derrière The Houses, l'agence qui regroupe cette maison et d'autres dans les environs.

Anne Sophie Prévot à créer son agence « The Houses », sans vraiment y penser. Fin de covid, redécouverte de la région, elle décide d'y acheter une maison. 5 ans plus tard, la maison n'est toujours pas terminée mais on a pu la visiter et entre temps, elle a pu faire fleurir trois autres maisons, Casinha Bloom à Olhão, Casa Fuseta dans la petite ville au nom éponyme et The Olive House que l'on a pu visiter à Olhão. Anne Sophie Prévot ne se contente pas d’appliquer un habillage contemporain : elle y ancre un dialogue subtil avec les artisans locaux, valorisant les savoir-faire propres à l’Algarve – maçonnerie, volets, textures chaudes. Mais de ces années dans l'événementiel et la mode, on y retrouve un certain éclectisme : elle s’inspire notamment de l’essence du modernisme italien entre Gio Ponti et Mario Bellini mais également des lignes minimales et rigoureuses des maîtres portugais comme Souto de Moura ou Álvaro Siza. On retrouve dans chacune de ces maisons, une certaine sobriété mêlée à du design chiné partout en Europe et une association chromatique assez folle mais toujours juste.

Aujourd'hui Anne-Sophie a développé l'architecture en Algarve et rénove également des maisons pour les autres au Portugal. Elle fait d'ailleurs parti du projet The Places, un lieu hybride à Olhão : café, showroom, ateliers, espace de coworking et de co-living, conçu pour relier voyageurs, artisans, architectes, dans une dynamique de partage et d’inspiration, ouverture courant 2026.

Idéal pour un séjour en Algarve, un moment à Olhão, puis un autre à Fuseta, où l'on dine sur la place centrale, très animée, où le petit bac nous emmène pour 1€, sur une plage plus fréquentée mais très vite déserte quand on marche un peu pour relier la plage de Armona.

L'île d'Armona conjointe à celle de Fuseta déploie deux visages : côté lagune (Praia da Ria), les eaux sont calmes et accueillantes, idéales pour les familles et les baignades tranquilles. À un quart d’heure de marche, côté océan (Praia da Mar), la mer devient profonde, ses vagues plus fraîches, et moins fréquentée. Un paradis secret pour les promeneurs solitaires et amateurs de plage de sable blanc à perte de vue. Nous avons bien entendu opter pour la seconde option. Pour le déjeuner, une adresse pas plus, Lanacosta, où l'ambiance est simple, authentique. On mange les pieds dans le sable, bercé par le roulis des barques non loin. L'été idéal loin de tout le monde.